Des hommes, des dieux, des cycles et des calendriers. Voilà ce qui a forgé l’identité des peuples mésoaméricains tels que les Mayas et les Aztèques. Le temps chez ces civilisations était non seulement un repère, mais aussi un vecteur de connexion avec le cosmos et l’éternel.
Lorsque nous parlons de calendrier, nous pensons souvent à un système de comptage qui détermine la date, l’année et les saisons. Mais pour les Mayas et les Aztèques, le calendrier était bien plus que cela. Il était un système complexe qui liait l’homme, la terre, le soleil et les dieux.
Les cycles solaires mayas et aztèques
Les Mayas et les Aztèques avaient une grande connaissance de l’astronomie. Ils savaient que le cycle solaire, ou l’année solaire, durait 365 jours et ils utilisaient ce cycle pour élaborer leurs calendriers.
Le calendrier solaire maya, appelé Haab, était composé de 18 mois de 20 jours chacun, plus 5 jours supplémentaires, appelés « jours sans nom ». De leur côté, les Aztèques utilisaient un calendrier similaire, appelé Xiuhpohualli, qui signifie « compte des années ».
Ces deux civilisations accordaient une importance particulière au cycle solaire car elles croyaient que le soleil était un dieu qui donnait la vie et la chaleur à la terre.
Le compte long du calendrier maya
Le calendrier maya ne se limitait pas à l’année solaire. Ils avaient aussi un système appelé le « compte long » qui suivait un cycle de 5 125 ans. Selon les Mayas, ce cycle représentait une « grande année » ou un « âge du monde ».
Le compte long était composé de plusieurs unités de temps : le kin (jour), le uinal (mois de 20 jours), le tun (année de 360 jours), le k’atun (20 ans) et le b’ak’tun (400 ans).
Le 21 décembre 2012 marquait la fin d’un b’ak’tun, soit la fin d’un cycle de 5 125 ans. Cette date a souvent été mal interprétée comme la fin du monde, mais pour les Mayas, elle marquait simplement la fin d’un cycle et le début d’un nouveau.
Le calendrier aztèque : une vision cosmogonique
Le calendrier aztèque, aussi appelé pierre du soleil, était bien plus qu’un simple outil de mesure du temps. Il était le reflet de la vision cosmogonique des Aztèques.
Cette pierre circulaire de plus de 3 mètres de diamètre représente les différentes ères du monde, chacune associée à un soleil. Selon les Aztèques, nous vivons actuellement sous le cinquième soleil. Chaque soleil correspond à un cycle de 52 ans, après lequel le monde peut être détruit et recréé.
Le centre de la pierre montre le dieu du soleil, entouré de symboles représentant les quatre précédents soleils et leurs destructions. Les Aztèques croyaient que leur devoir était de nourrir le soleil avec des sacrifices humains pour éviter la fin du monde.
Les codex : des manuscrits sacrés
Les Mayas et les Aztèques ont laissé derrière eux des manuscrits sacrés appelés codex. Ces documents étaient souvent peints sur du papier d’écorce ou des peaux d’animaux et pliés en forme d’accordéon.
Les codex contiennent une mine d’informations sur la vie de ces peuples, leurs croyances, leurs rituels et bien sûr, leurs systèmes de calendrier. Malheureusement, la plupart de ces précieux documents ont été détruits lors de la conquête espagnole. Seuls quelques-uns ont survécu et sont aujourd’hui conservés dans des musées et des bibliothèques à travers le monde.
Le lien entre le calendrier et l’horoscope aztèque
Dans le monde aztèque, le calendrier avait une signification spirituelle et était lié à l’horoscope. Chaque jour était associé à un signe, une direction et un dieu. Ces éléments influençaient la personnalité et le destin des personnes nées ce jour-là.
En résumé, le calendrier maya et aztèque était bien plus qu’un outil de mesure du temps. Il était un lien entre les hommes, les dieux et le cosmos. Il reflétait la vision du monde de ces peuples et jouait un rôle central dans leur vie quotidienne, spirituelle et rituelle.
Le Popol Vuh et son influence sur le calendrier Maya
Le Popol Vuh, qui peut être traduit par « Livre de la Communauté », est un texte sacré de la civilisation maya. Ce texte contient les mythes de création de l’univers et des hommes, mais aussi une foule d’informations sur les croyances religieuses, les rituels et les traditions de cette grande civilisation mésoaméricaine.
Le Popol Vuh met en scène de nombreux dieux du panthéon maya, mais aussi des héros mythiques, des animaux et des éléments naturels. Ces entités divines et ces forces de la nature étaient intimement liées au calendrier maya, qui était conçu comme un système cosmique reliant le temps, l’espace et le sacré.
Par exemple, les « Quatre Porteurs d’Années », qui étaient des divinités chargées de porter le temps sur leurs épaules, jouaient un rôle central dans le compte long du calendrier maya. Chaque Porteur d’Année correspondait à une période de 5 125 ans, soit un « âge du monde », et la fin de leur règne marquait la fin d’un cycle et le début d’un nouveau.
Par ailleurs, le Popol Vuh raconte que les dieux créateurs ont façonné trois mondes avant le nôtre, chacun associé à un élément naturel (l’eau, la terre, l’air) et à un cycle du calendrier maya. Notre monde, le quatrième, est celui du feu et correspond au cycle en cours, qui a commencé le 13 août 3114 avant J.C. et se terminera le 21 décembre 2012.
Le huey tozoztli, une célébration aztèque liée au calendrier
La religion aztèque, tout comme la civilisation maya, se caractérisait par un lien fort entre le calendrier et les cérémonies rituelles. Le huey tozoztli, par exemple, était une fête aztèque célébrée chaque année lors du troisième mois du calendrier aztèque.
Le huey tozoztli était dédié à Xipe Totec, le dieu de la fertilité et de la régénération. Cette cérémonie marquait le début du cycle agricole et était l’occasion de rendre hommage à la terre, qui donnait la vie et nourrissait le peuple. Des sacrifices humains étaient souvent pratiqués pendant le huey tozoztli, dans le but de nourrir la terre et de garantir de bonnes récoltes.
De plus, le huey tozoztli était aussi une célébration de la régénération et du renouveau. C’était un moment où les Aztèques faisaient le bilan de l’année écoulée et se préparaient pour l’année à venir. Cette célébration reflétait la vision cyclique du temps des Aztèques, qui voyaient la vie comme un éternel recommencement, rythmé par le calendrier et les cycles naturels.
Le calendrier maya et aztèque, loin d’être de simples outils de mesure du temps, étaient le reflet de la vision cosmogonique de ces civilisations mésoaméricaines. Ces systèmes complexes liaient l’homme, la terre, le soleil et les dieux, et jouaient un rôle central dans la vie quotidienne, spirituelle et rituelle.
Le Popol Vuh et le huey tozoztli en sont des exemples parfaits. Ils montrent comment le calendrier était lié aux croyances, aux mythes et aux rituels de ces peuples, et comment il influençait leur perception du monde et leur destin.
Aujourd’hui encore, malgré la disparition de ces civilisations et la destruction de la plupart de leurs manuscrits, le calendrier maya et aztèque continue de fasciner les chercheurs et le grand public. Il reste une source d’inspiration et de mystère, témoignant de la grandeur et de la complexité de la pensée mésoaméricaine.